6. Des exemples inspirants

Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, l’une des pistes à explorer est la pratique du glanage : récupérer des invendus ou des fruits tombés de l’arbre par exemple, tout ça gratuitement et en minimisant les pertes ! La pratique du glanage s’étend également à la récupération d’ordures et de biens délaissés encore utilisables, mais nous allons volontairement nous intéresser ici principalement à la nourriture.

Exemple en pratique avec la carte mondiale "Falling Fruit” qui vous permet de repérer les endroits où aller ramasser des fruits, même en ville !



Les Glaneurs et la Glaneuse, Agnès Varda (2000)

Le mouvement freegan (contraction des termes "free" - "libre, gratuit", en anglais - et "véganisme" - le mode de vie sans recours aux produits animaliers), apparu dans les années 1990, a beaucoup contribué à rendre ces pratiques acceptables et à les diffuser à grande échelle. Il s’inscrit aussi dans une pensée de justice sociale et de partage des biens communs. L’idée est de créer un circuit parallèle de consommation et de distribution pour contrer le pouvoir des grands groupes distributeurs, limitant ainsi la surconsommation. On parle alors d’un régime alimentaire "déchétarien".

Le freeganisme ne se réduit pas seulement à l’alimentaire, les freegans récupèrent aussi des vêtements ou objets mis au rebut pour leur donner une seconde vie ! (mettant en pratique le "R" de "Réemployer" que nous avons exploré précédemment).

En France, Freegan Pony milite depuis 2015 et a même ouvert sa première cantine servant des invendus du marché de Rungis : on y sert des repas à prix libres, grâce à l’aide de cuisiniers bénévoles. Pour les découvrir, voici un reportage BRUT à visionner ici.

Autres initiatives

Les Gars'pilleurs (avec notamment une carte des supermarchés localisant leurs poubelles !).
Food Not Bombs sert des repas dans la rue (aux passants, touristes et SDF). Permet aussi de créer un dialogue autour de la question du gaspillage alimentaire.

Il existe également des associations locales qui organisent des collectes et redistributions gratuites d’invendus alimentaires. A Paris, à Lyon ou à Nice, par exemple, **Les Ecos-Charlie **organisent chaque semaine des récoltes et distributions d’invendus bio : pour en apprendre plus sur leurs actions, voir ce reportage de L’Humanité

Dans la même veine, le mouvement des Disco Soupes se propage en France depuis 2012, en créant des événements festifs où les participants cuisinent ensemble des invendus et partagent ensuite ce repas avec toutes et tous dans une ambiance conviviale :

Les Gueules Cassées : un label AntiGaspi qui refuse le calibrage de nos fruits et légumes qui est une des sources du gaspillage !

Les Destockeurs alimentaires : leurs magasins de déstockage proposent une seconde vie à des produits qui ne seront pas écoulés dans le circuit traditionnel (nouvel emballage, défaut d'étiquetage, date limite de consommation courte, stocks trop importants).

Envie de vous y mettre ?

Sur les marchés, avec un peu d’expérience, il est possible de développer des relations de confiance avec les maraîchers et vendeurs qui sont conscients de cette pratique. Il est important d’arriver au bon moment. Pas trop tôt avant la fin du marché, ni trop tard une fois que tout le monde est parti. Avec un peu de courage, vous pouvez même aller vous présenter et expliquer votre démarche directement. Ce ne sera pas forcément une réussite à chaque coup, mais il faut avoir l’audace de le tenter et de recréer ainsi du lien avec vos commerçants !

Autre pratique pour les plus aventureux : fouiller dans les poubelles. Très mal vu dans l’inconscient populaire de notre société mais à essayer, avec un peu d’expérience. Cependant, ne rentrez jamais "en concurrence" avec des gens que vous estimeriez plus dans le besoin que vous.

Pour ce qui est de récupérer les invendus des commerces, tournez-vous vers des applications anti-gaspi, de type ToGoodToGo , Optimiam, Phenix.. Ou engagez-vous auprès d'une association près de chez vous.

"Que si cet homme, dont nous parlons, a pris, à la vérité, plus de fruits et de provisions qu’il n’en fallait pour lui seul ; mais qu’il en ait donné une partie à quelque autre personne, en sorte que cette partie ne se soit pas pourrie, mais ait été employée à l’usage ordinaire ; on doit alors le considérer comme ayant fait de tout un légitime usage."

John Locke (1690), "Traité du gouvernement civil"
Iii96DesExemplesInspirants (LMS Activité), écrite par YannLeBeguec
créée le 16.12.2019 à 11:47, mise à jour le 02.06.2021 à 15:16