Consensus coloré

A quel enjeu/module est liée cette ressource??
  • Décider ensemble
De quel type de ressource s'agit-il? Site web, plateforme
Description succincte de le la ressource Sur le site http://ecole-et-nature.org/demo-part/wakka.php?wiki=AccueiL, consacré à la Démocratie participative, j'ai extrait un processus de décision de groupe dit "consensus coloré" que nous utilisons depuis 3 ans dans notre groupe d'habitat participatif. **Le consensus coloré** Le vote à la majorité Le vote «traditionnel», qu’il soit à main levée ou à bulletin secret (qui vote «oui», qui vote «non», qui «s’abstient») induit une vision binaire des choix et un positionnement en «pour» ou en «contre», avec tout ce que cela peut induire de «jeux d’acteurs», de clivage ou de recherche de prise de pouvoir en amont ou en aval. "Les débats de style parlementaire créent un climat de 'pour ou contre', au lieu d'encourager l'écoute et la réflexion dans un esprit de collaboration" Le bulletin secret permet à chacun d’oser «s’exprimer» et évite toute influence mais ce n’est pas l’effet recherché. Un véritable échange est souhaitable pour que la décision soit le fruit d’une concertation dans le cadre de l’exercice d’une «intelligence collective» Il est préférable que les personnes puissent exprimer et étayer leur point de vue (surtout si la décision ne leur convient pas) afin d’enrichir la décision. Pour faciliter cette expression des temps en petits groupes peuvent être prévus. Les décisions étant le fruit d’un travail de concertation, elles ont plus de probabilités d’être bien acceptées, bien appliquées et donc efficaces. La notion d’intelligence collective C’est le phénomène qui permet d’ouvrir le champ des possibles. À plusieurs, il y a plus de probabilités de considérer plusieurs points de vue d’une même situation que seul. Or, une situation observée selon plusieurs angles de vue a plus de probabilité d’être mieux analysée. Il y a également de fortes probabilités pour que les idées qui émergent soient plus innovantes, originales, inédites et adéquates. Les idées et solutions qui peuvent naître de cette mise en commun de points de vue ont donc plus de probabilités d’être les meilleures. Exercer une intelligence collective suppose que certaines conditions soient réunies : - laisser libre cours à la créativité ; aux pensées apparemment désordonnées ... - être dans une écoute réciproque : accepter tout ce qui se dit sans penser que l’idée de l’autre est mauvaise ; ne pas réagir en immédiateté à l’idée précédente (prendre le temps de la «méditer») ; être attentif aux pensées qui sortent de l’ordinaire, ou celles qui ont été prononcées de manière inaperçues car elles sont souvent fort pertinentes ; lâcher-prise avec son égo (vouloir avoir raison et s’accrocher à son idée) - être conscient des enjeux émotionnels (les siens, ceux des autres et ceux des interactivités relationnelles) ; permettre leur expression pour que le non-dit ne nuise pas à la réflexion ; veiller à une certaine distanciation de la réflexion pour un meilleur recul sur la situation. – respecter les règles de la démocratie participative (voir les fiches et l’ouvrage déjà cité sur le site : http://ecole-et-nature.org/demo-part/wakka.php?wiki=AccueiL) « vivre ce type situation est très stimulant pour la pensée personnelle et collective et est très jubilatoire ! » La prise de décision La prise de décision s’inscrit dans un processus constitué de différentes étapes : 1- information 2- appropriation de l’information 3- réflexion, discussion 4- formalisation de la décision 5- validation de la décision ou report si ce n’est pas mûr 6- application de la décision 7- bilan et éventuellement remise en cause ou amélioration de la décision - Les phases 1 et 2 sont individuelles et/ou collectives sein des groupes projets. - Phase 3 : réflexion, discussion: La phase 3 a peut être préparée t dans le cadre des groupes projets. Cette phase nécessite un travail en petits groupes pour faciliter l’expression de chacun. Elle suppose que chacun ait pris le temps, en amont, de prendre connaissance de l’information. Mais cela n’est pas toujours le cas, sans compter que les personnes nouvelles découvrent les sujets. Cependant, l’animateur doit être vigilant à ce que le besoin d’information ne vienne pas occulter la discussion. Un temps de rappel de l’information peut être prévu. Il est également important qu’une personne ressource soit présente pour délivrer l’information nécessaire et recadrer le sujet dans la vision globale, si nécessaire. - Phase 4 : formalisation de la décision Le sujet doit être rédigé de manière précise et claire pour aider à la prise de décision. Le libellé ne doit comporter qu’une seule idée à la fois. Les formulations sont issues du travail des petits groupes. - Phase 5 : validation de la décision Elle peut se faire en grand groupe ou en délégation à des sous-groupes. Elle est effective lorsqu’il y a un consensus. Elle est reportée s’il est constaté qu’elle n’est pas mûre (reprise du débat au moment de trancher, divergences importantes, manque de temps pour prendre la décision de manière sereine...) - Phase 7 peut être l’objet d’un travail au sein d'un CA, d’un groupe projet.Le consensus coloré Il n’est pas un compromis réducteur d’une décision mais le fruit d’un travail de concertation et de prise de position personnelle au regard de l’intérêt collectif. Pour organiser sa phase finale, c’est-à-dire, celle de la décision proprement dite, un « outil » permet d’exprimer des opinions nuancées, reflétant la diversité du groupe, pour chacune des propositions de décision (rappel : les propositions de décisions doivent être clairement énoncées). Organisation • Énonciation du sujet de décision et de la proposition • Après chaque proposition de décision, la possibilité est donnée de poser des questions de compréhension sur le libellé. • Chaque participant est doté de cartons de couleur avec les consignes : – Vert : je me sens bien avec cette proposition telle qu’elle est exprimée. – Jaune : j’ai besoin d’éclaircissement, de précision sur une partie de la proposition ou un point lié, sur un aspect technique ou politique. Les explications données ne sont pas suffisantes pour bien saisir tous les enjeux de la décision à prendre. – Violet : j’émets des réserves sur la proposition telle qu’elle est rédigée actuellement et je suis prêt à soumettre une autre formulation au groupe. – Rouge : je ne suis pas en phase avec la proposition sur le fond, j’ai besoin d’en débattre et de modifier la proposition. – Bleu : je n’ai pas d’opinion particulière, en réflexion sur le sujet, j’ai besoin de plus de temps et d’information mais sans blocage sur la proposition. Je me sens bien avec l’idée de laisser le groupe avancer sur ce point. • Chaque personne pose devant elle le carton approprié à son avis et le laisse affiché tout au long de l’échange qui va s’engager. Puis, dans l’ordre : • Les personnes ayant affiché un carton jaune demandent des éclaircissements qui sont donnés par l’animateur ou les personnes ressources. • Les personnes ayant affiché un carton violet apportent une nouvelle formulation. • Les personnes ayant affiché un carton rouge sont appelées à exprimer leur désaccord. • Au fur et à mesure des paroles et de l’échange, à tout moment, les personnes peuvent changer de carton de couleur. • Cela donne au fur et à mesure la coloration du groupe. Tant qu’il y a des cartons rouges, violet ou jaune, les personnes sont appelées à s’exprimer. • La décision est prise, avec ses éventuels amendements, lorsque tous les cartons sont verts ou bleus. Le modèle du consensus accorde-t-il un droit de veto? « Non, chacun a le droit d'être entendu, mais non pas celui de faire de l'obstruction. Le consensus n'est pas synonyme d'unanimité. On pourra prendre une décision contraire à l'opinion d'une petite minorité, pour autant que celle-ci ait eu la possibilité de faire entendre son point de vue en toute équité. Cette minorité aura le droit de ne pas s'associer à toute activité ou programme découlant de la décision ainsi prise. C'est là une manière d'adapter les règles à la réalité. » Le consensus exige une formation et un changement d'attitude Que se passera-t-il si un comité ou une plénière de l'Assemblée aboutit à une impasse? La question controversée peut être remise à plus tard ou renvoyée à un petit groupe de travail; on peut interrompre la séance pour un moment de silence; on peut inscrire les différents points de vue au procès-verbal; enfin, les délégués peuvent convenir qu'il n'a pas été possible de parvenir au consensus.
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