Découvrez l'exemple d'Ecolline

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Ecolline est un éco-lieu situé à Saint-Dié-des-Vosges, dans les Vosges. Il s’agit d’un ensemble de 10 maisons en bande conçu en autopromotion et réalisé en auto-construction à partir de 2008.

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Le projet d’Ecolline est né d’une série d’heureuses coïncidences, de rencontres et de coups de foudre. D’un côté, plusieurs personnes à la recherche d’un terrain et souhaitant rencontrer d’autres partenaires désireux de s’investir dans un projet d’habitat participatif et écologique. De l’autre, le voisin de propriétaires terriens qui vendent leur terrain suite à une séparation. Très "écolo" dans l’âme, ce voisin s’affole quand il voit des promoteurs immobiliers s’intéresser à cette belle parcelle très préservée, encore sous forme de pâturage, à l’orée de la ville et en bordure de forêt. Il lance alors l’information de la mise en vente du terrain sur internet dans les réseaux qui pourraient être intéressés par des constructions écologiques.

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En mai 2008, Vincent Pierré, du Bureau d’Etudes Terranergie, se saisit de l’information et organise alors une visite du terrain en invitant toutes les personnes qu’il savait à la recherche d’un projet d’autopromotion.

Le jour de cette première visite qui avait attiré beaucoup de monde, se trouvaient déjà Anne, Patricia, Florence et Yves. C’est avec eux qu’allait naître Ecolline. Ce jour-là, Anne propose une base de réflexion à partir d’une note d’intention qu’elle avait déjà rédigée sur un projet d’habitat participatif écologique du nom de « Baraka ». Les propriétaires sont alors contactés.

Le terrain plait aux acheteurs et le projet séduit le propriétaire. A la suite de cette rencontre les réunions débutent et les gens vont et viennent dans le groupe. De juin à août, le groupe se constitue et s'entoure de professionnels (Laurent Bonne et Andréa Rutenbreg, les architectes ainsi que Vincent Pierré, le thermicien). Des informations sont collectées auprès du service d’urbanisme et d’un notaire.

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Le mois de septembre 2008 est déterminant dans le projet car c’est à ce moment que l’association Ecolline est créée et que le projet est présenté au maire de Saint-Dié-des-Vosges. D’octobre à décembre, les études de faisabilité sont lancées et l’association obtient le certificat d’urbanisme. La signature du compromis de vente se fait au mois de décembre 2008.

Durant cette période, les réunions pour définir les besoins et les attentes de chacun sont nombreuses. Les membres du groupe définissent leurs priorités et dessinent, avec les architectes, leurs futures maisons. Il faut également choisir les matériaux et se renseigner sur les fournisseurs. Il s’agit donc d’une étape très importante et intense.

C’est en mars 2009 que le permis de construire est déposé. Il sera délivré au mois de juin.
De mai à septembre, le groupe négocie les emprunts et élabore le règlement de copropriété. Du mois de juillet au mois d’octobre les Ecolliniens réalisent les consultations d’entreprises et le 26 septembre, les membres du groupe deviennent enfin propriétaires.

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Avant de débuter les travaux, le groupe décide de décomposer le chantier en quatre phases :
• Les 7 premières maisons. Les trois autres seront réalisées par la suite (celle de Tof qui n’était pas encore dans le projet, celle de Catherine ainsi que celle de Patrice et Michelle qui ne souhaitaient pas faire d’auto-construction).
• La maison de Tof et celle de Catherine
• La maison de Patrice et Michelle (montée par des entreprises)
• L’avant du terrain (« la tête de l’hippocampe ») qui sera aménagé pour les parties communes.

Par la suite ils décideront de donner priorité à trois maisons :
• La maison de Anne et celle de Bernadette, pour des raisons financières (en attendant de pouvoir habiter sur le site, elles doivent louer un appartement).
• La maison de Stéphanie et Thomas, pour des raisons pratiques et pour leurs enfants.

Avant de se lancer dans la construction des maisons, il faut préparer le terrain. Les Ecolliniens étaient déjà venu lors de week-end ou de jours fériés pour débroussailler, broyer les branches, élaguer les grands pins sur le terrain, préparer le terrassement du chemin, etc.

C’est seulement au mois de juillet 2009 qu’ils prennent réellement possession des lieux. Ils commencent alors par installer leur campement dans des serres aménagées (l’une en cuisine, l’autre pour les sanitaires avec des douches de fortune et des toilettes sèches).
Ils s’équipent d’un camion pour transporter les matériaux et d’une pelleteuse pour le terrassement, tous deux achetés d’occasion. Pour plus de confort et pour faciliter le chantier, l’eau courante doit être installée en priorité.

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Il faut alors tirer des tuyaux et les enterrer pour relier le chantier au réseau alimenté en eau de source présente sur le terrain voisin (mise à disposition par son propriétaire). Une fois les préparatifs terminés, le terrassement du terrain peut commencer.

Le premier été fut assez laborieux. Le terrassement devait être réalisé mais aucun Ecollinien ne savait comment s’y prendre. Comme les dalles devaient être coulées en octobre, le terrassement devait impérativement être terminé à cette date. L’arrivée d’un maçon sur le chantier qui poussa un grand « coup de gueule », permit à tout le monde de se rendre compte qu’il était urgent de trouver un terrassier.
Bien que le terrassement puisse passer pour une étape assez facile, le groupe se heurta tout de même à un certain nombre de problèmes. Tout d’abord la nature imprévisible du terrain, leur fit découvrir une « lentille d’argile » qu’il fallut purger. Afin de savoir jusqu’où s’étendait cette poche, il fut nécessaire de creuser, ce qui entraîna une perte de temps. Les Ecolliniens en profitèrent pour stocker cet argile en vue de la réalisation des enduits. Ils rencontrèrent également quelques problèmes techniques avec des engins capricieux…

En octobre 2009 le géomètre vint implanter les radiers des premières maisons. Commença alors le casse-tête de l’installation des réseaux. Tous devaient être terminés avant de couler les dalles mais il fallait de surcroît mettre en place le « technopor » pour
les isoler du sol. Des drains furent posés dans du géotextile sous les plateformes. En parallèle, une autre équipe avançait les travaux de la cave qui accueillera par la suite la VMC double flux, le tableau électrique ainsi que le puits de la phytoépuration. Les murs de la cave furent montés par une entreprise à l’aide de blocs coffrants.

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En 2010 l’avancée des travaux est flagrante. Malgré le temps capricieux de cet hiver, les ossatures des sept premières maisons se dressent fièrement sur le terrain. Durant l’été, le groupe organise des chantiers participatifs qui attirent de nombreux bénévoles. Ces personnes donnent de leur temps et de leur énergie pour faire avancer les travaux et en retour apprennent et participent à une expérience humaine exceptionnelle. Les Ecolliniens les remercient en mettant à leur disposition un terrain de camping et tous les repas.
L’été se déroule dans la bonne humeur et une ambiance très conviviale. Les journées sont fatigantes mais les soirées sont très joviales et chacun peut montrer ses talents.

En septembre la paille a rempli l’ossature des trois maisons prioritaires. Les Ecolliniens appliquent les enduits (terre et chaux) qui doivent protéger la paille des intempéries. L’hiver n’est pas chômé non plus. Si le temps ne permet pas de travailler sur l’enveloppe des maisons, il reste de nombreuses tâches à réaliser à l’intérieur. Il faut mettre en place toutes les gaines électriques, puis positionner les prises et les interrupteurs et installer le réseau de plomberie. Les cloisons sont montées et les sols posés.

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L’été 2011, les trois maisons (plus ou moins terminées) sont occupées. L’isolation des quatre autres maisons commence et en parallèle, la construction de deux nouvelles est entamée. Il s’agit de la maison de Tof (Christophe), arrivé dans le projet au printemps 2010, et de celle de Catherine, la soeur d’Anne. La maison de Catherine est un peu différente des autres puisqu’elle ne comprend qu’un rez- de-chaussée et communique avec celle de sa soeur. Les années suivantes les travaux s’enchaînent, paille, enduits, réseaux etc, pour chacune des maisons avec toujours la même énergie.

En 2013 la maison de Patrice et Michèle sort de terre. Cette maison est la seule construite majoritairement par des entreprises et son montage est donc beaucoup plus rapide. Grâce aux caissons préfabriqués (les murs sont construits en atelier et sont déjà isolés), le chantier rattrape rapidement celui des autres maisons.

Aujourd’hui toutes les maisons sont hors d’eau / hors d’air et la majorité d’entre elles sont habitées (souvent à temps partiel pour le moment). Il reste malgré tout du travail : les travaux intérieurs des maisons, certaines toitures végétalisées et surtout les aménagements extérieurs et la réalisation des projets collectifs. De quoi s’occuper encore pendant quelques années.

Le texte ci-dessous a été réalisé à partir d'extraits d'un rapport de stage de Luzi Manon intitulé "Ecolline : un habitat participatif exemplaire".
Iii0103DecouvrezLExempleDEcolline (LMS Activité), écrite par LouiseDew
créée le 29.09.2020 à 14:58, mise à jour le 20.04.2021 à 15:05