Je m’appelle Séverine, j’ai quarante ans, je suis maman de deux grands enfants, je travaille dans le domaine de la formation depuis plus de 20 ans. Je me suis tournée il y a quelques années vers le domaine du bien être au naturel, j’ai repris une formation de physiologie et biologie, dans le domaine de la santé : les techniques naturelles de bien être, les techniques de soins, les massages... etc. J’ai développé la compétence de naturopathe iridologue.
En parallèle, je pratique le yoga depuis des années, ainsi que la cohérence cardiaque et la marche en forêt. Tout cela m’a rapproché vers quelque chose de plus naturel par les soins et puis après par mon engagement de vie au naturel.
Quelle(s) formation(s) avez-vous suivi(es) ?
C’est la première sur le site de l’Université des colibris, je connaissais seulement de nom.
Après oui, dans mon parcours j’ai fait une formation MISA (Massage In Schools Association), formation sur les massages pour enfants, qui leur apprend à se masser les uns les autres, c’est un programme qui vient du Canada et de la Suède. J'ai aussi suivi des formations plus poussées en Fleurs de Bach, puis je m’intéresse depuis une petite année à tout ce qui est développement personnel.
Pourquoi vous êtes-vous intéressé(e) au mooc transition intérieure ?
J’y suis arrivée à la suite d’un accident de vie, j’ai fait un burn out professionnel. J’étais dans une période de ma vie où tout était déconstruit, tout ce qui me définissait, tout ce sur quoi je m’étais bâtie s’est écroulé.
J’ai eu la nécessité de me pencher sur qui j’étais, comment je fonctionnais, quels étaient mes besoins, déconstruire tout ce qui pouvait être de l’ordre du paraître, pour me reconstruire vers quelque chose de plus authentique. J’étais dans cette démarche là lorsqu’une amie m’a envoyé le lien facebook vers le MOOC transition intérieure, sujet que je ne connaissais pas du tout, alors je me suis inscrite en me disant que de toute façon on verra bien de quoi ça parle. Je ne savais pas à quoi m’attendre, et j’ai trouvé ça très riche, avec beaucoup d’informations, beaucoup d’outils pratiques.
Claire Courdavault, Chamanes
© tous droits réservés Claire Courdavault
Aviez-vous des attentes en commençant cette formation ? Si oui, le mooc y a-t-il répondu ?
Non, la seule attente que je pouvais avoir c’était dans le titre, comme moi à l’intérieur c’était tout à refaire, j’avais quand même la grande sensation que c’était moi qui avait la main sur ce que je devais reconstruire.
C’était vraiment au départ pour trouver des outils, pour m’appuyer sur quelque chose, pour avancer personnellement, me reconstruire. Cela me paraissait plus simple et puis le fait que ce soit gratuit* c’est top, l’idée du partage, de diffusion… cela me semble être la bonne façon de fonctionner et novateur par rapport à tout ce que l’on vit.
Oui le mooc y a répondu, c’est d’ailleurs pour cela que je continue, dans le sens où les témoignages sont intéressants et parlent de pleins de sujets, tel que la transition écologique, là par exemple j’ai terminé le module 6 qui parle beaucoup du consumérisme.
Ce sont des sujets sur lesquels je ne suis pas forcément très engagée mais c’est toujours intéressant d’avoir ce point de vue, il y a des conseils de lecture aussi qui m’ont intéressés, donc je me suis notée des idées de bouquins à lire.
Le côté pratique est très intéressant, cela aide à cheminer vers soi, et quand on l’a fait et que l’on a vu que cela fonctionne sur soi, on se dit qu’il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas pour d’autres, c’est un outil transférable.
*note de l’université : le mooc fonctionne en participation consciente
Avez-vous pu échanger avec d’autres participants, que ce soit en groupe de pairs ou lors de rencontres/d’ateliers ?
Je m’étais inscrite à un atelier dans l’agenda mais je n’ai pas pu le faire parce que mon planning a changé entre-temps. Je dois avouer que rencontrer d’autres gens, pour moi c’était trop tôt. C’est encore ce qui m’est difficile, j’avais d’abord besoin de me fortifier, de m’ancrer dans ma transition avant de pouvoir aller chercher quelqu’un, qui était peut être dans le même processus que moi, mais je ne me sens pas encore prête pour partager cela avec quelqu'un que je ne connais pas.
Emilie Vincent, Vitrail
© tous droits réservés Emilie Vincent
Comment les effets du mooc se traduisent-ils dans votre quotidien ou dans votre vie de manière générale ?
De manière générale, c’est quelque chose qui m’a permis vraiment de prendre conscience qu’un temps de pause était nécessaire quand on est dans une transition, que ce n’était pas un temps perdu, qu’il y avait une certaine importance des cycles dans une transition (comme les cycles de la nature).
Et puis la conviction qu’avec des outils, on a le potentiel de changer, c’est-à-dire que si l’on s’ancre suffisamment, si on s’aligne suffisamment par rapport à ses besoins, on a cette possibilité de se retrouver, de mettre en place des choses qui sont plus profondément ce que l’on voudrait, plutôt que ce qui peut nous être demandé par l’extérieur.
En quoi la transition intérieure vous semble-t-elle complémentaire de la transition écologique, nécessaire à notre société ?
Si on ne fait pas ce chemin soi-même et pour soi, c’est illusoire de penser que l’on peut le faire pour les autres. Il faut déjà traverser ce chemin-là pour soi, et ensuite espérer faire bouger les lignes au niveau collectif, et encore plus au niveau des politiques.
Et je pense que pour toutes transitions écologiques ou autres, il faut des gens qui aient expérimenté sur eux des choses qui fonctionnent ou pas. Une fois ce chemin-là fait, on peut se rassembler à plusieurs, et espérer avoir du poids pour faire changer les choses.
Avec la situation actuelle, l’ambiance est plus à la peur et à l’isolement qu’au rassemblement et à “nous avons tous le pouvoir”.
Comment intégrez-vous la transition intérieure dans vos projets ?
Tout le chemin que j’ai parcouru depuis mon burnout, c’est vraiment quelque chose de nouveau, comme si j’avais fait “reset” sur toutes les façons de faire précédentes.
C’est un regard différent porté sur moi, sur ce dont je suis capable de changer, comment je peux m’écouter, m’aimer, m’ancrer, comment je peux m’aligner par rapport à mes valeurs, à ce que j’ai envie de faire. La conviction profonde que nous sommes des êtres humains et pas des avoirs ou faires humains, donc poser des actions une fois que tout cela est compris, des actions par rapport à mon travail, à ma vie de famille...etc.
Vous êtes-vous senti(e) découragé(e) pendant le mooc ? Si oui, à quel moment ? Et comment avez-vous réussi à trouver le courage de poursuivre la formation ?
La formation est très longue, j’ai vu passer un post il y a pas longtemps qui indiquait une date limite* et cela m’a découragé ! Le fait de voir qu’il y avait une date butoire alors qu’il restait beaucoup de modules, je me suis dis que je n’allais pas forcément aller jusqu’au bout, ce qui provoque un sentiment d’inachevé.
C’est très riche, et je pense que c’est une volonté de mettre autant d’informations, personnellement j’ai le temps.
De plus, les transitions sont un processus qui demande du temps, il faut aussi le vivre dans son quotidien. Je vois comment ça peut faire écho dans ce que je vis, il faut être disponible dans tous les sens du terme.
*les participant·e·s peuvent continuer à accéder au cours même après la fin de l’animation
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